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La
médiatisation de Jacques Mayol et Umberto Pellizari a été
pour beaucoup dans l’association de ces deux disciplines aux
yeux du public. Mais tous les apnéïstes ne pratiquent
pas le Yoga et tous les pratiquants de yoga ne font pas d’apnée.
Que recouvrent ces deux disciplines ?
L’apnée
se définit par la rétention de la respiration. Cette
rétention est utilisée dans plusieurs sports aquatiques
: la chasse sous-marine, le hockey subaquatique, la natation synchronisée,
la nage avec palme,… Toutes ces disciplines utilisent donc
l’apnée dans leur fonctionnement. Mais ce n’est
pas pour nous l’Apnée.
Ce que nous
entendons par Apnée, comprend trois grandes disciplines :
l’apnée statique (rester le plus longtemps sans respirer
dans l’eau), le poids constant (descendre le plus profond
possible à la force des palmes, en gardant le même
lest à la descente et à la remontée), le no-limits
(descendre le plus profond possible avec une gueuse et remonter
avec un parachute).
Au delà
de la performance, ce sont les sensations qui sont recherchées.
La pratique se fait le long d’un filin (ou ligne de vie) et
le plus souvent les yeux fermés.
Au
delà des clichés véhiculés par les médias,
qu’est ce que le yoga ?
Le terme yoga
est utilisé à toutes les sauces (pour notre part,
c’est la sauce tartare que nous préférons, accompagnées
d’une bonne viande saignante). Il y a le yoga du rire, le
yoga du chant, le yoga de l’énergie, … A croire
que le terme « yoga » est vendeur, il est vrai que question
commerce, les hindous peuvent nous en remontrer.
Pour être
plus sérieux, le yoga est une discipline multi-millénaire.
Les premiers signes (linga) le situent plus de 5 000 ans avant JC.
Il s’agit du hatha-yoga (ou appellations associées,
Kundalini Yoga, Shiva yoga, …). C’est de cette discipline
que nous parlons. Elle utilise des techniques corporelles (asanâ),
respiratoires (prânâyâma), de retrait des sens
(pratyâhâra), de concentration (dhâranâ),
…
« C’est parce qu’ils avaient peur de la mort
que Bramâ, tous les yogins et les sages se sont mis à
pratiquer le prânâyâma. Voilà pourquoi
on doit museler ses souffles ».
(Goraksa satakam, 93)
C’est
également une philosophie , dans le sens large, qui n’appréhende
pas le monde naturel et social d’un point de vue moral. Elle
met l’accent sur le plaisir et la jouissance et développe
ainsi toute une ambiance de saveurs intimes.
Enfin c’est
une méthode pratique qui voit dans le corps humain un temple
sacré. Elle propose un entraînement visant à
maîtriser et à sublimer le corps, la respiration, les
émotions et les pensées par des techniques corporelles
et psycho-mentales. Elle permet une alchimie interne qui s’étend
des cellules organiques aux pensées.
Apnée
et Hatha-Yoga : les points communs
Ainsi, l’Apnée
comme le Hatha-Yoga, quand on les pratique avec intensité
et régularité nous permettent de percevoir et nous
mettent en contact, pour peu que l’on soit à l’écoute
de nos sensations internes, avec notre « monde intérieur
». Un monde différent, ou le temps et l’espace
n’ont plus les mêmes valeurs.
Ces deux disciplines
peuvent nous amener (si l’on sait être à l’écoute)
à une recherche de liberté. Liberté par rapport
à l’éducation, la société, la
morale, les mœurs, les conditionnements divers, mais aussi
une liberté intérieur qui nous fait prendre la vie
avec plus de légèreté, de vibration, comme
une danse.
Le lien essentiel
entre ces deux disciplines, c’est le souffle ou plutôt
son contrôle et les arrêts de souffle. Le souffle, tantôt
dedans, tantôt dehors est l’élément qui
nous enchaîne, qui nous entraîne dans les tourbillons
de la vie extérieure et dans les émotions. Contrôler
volontairement ses souffles et arrêter de respirer (longtemps
et avec répétitivité), c’est un peu briser
ses chaînes et par instant goûter à des états
de pure liberté. Mais là comme ailleurs, cet appel,
cette prise de conscience ne peut se faire que si l’on est
à l’écoute de ses sensations intérieurs
profondes.
L’Apnée
comme le Hatha-Yoga nous amène à une philosophie de
vie particulière. Loin du renoncement et de l’ermitisme,
c’est une philosophie dans laquelle chaque instant doit être
goûté et vécu pleinement, avec force et présence
(intérieure) : un bon plat de pâtes après une
sortie d’apnée, un petit « banquet » après
un stage de yoga. Savoir vivre et profiter de la vie, agir et non
plus réagir, ne rien faire et ne plus se laisser emporter
par la consommation, …
«
Qu’une goutte tombe dans la mer,
Tout le monde peut le comprendre.
Mais que la mer tombe dans une goutte,
Qui peut saisir cela ? »
Kabir
Comment
arrive-t-on à l’Apnée ou au Hatha-Yoga ?
Par des concours
de circonstances, suite à des rencontres, parce qu’une
porte s’est ouverte, ou parce qu’une lumière
était allumée, chacun son chemin, cela importe peu,
l’essentiel est de se lancer.
Sentir au fond
de soi que c’est ce que l’on doit faire, c’est
cela qui nous rend passionné au point d’en adopter
une philosophie de vie particulière.
C’est
également cela qui peut nous aider à poursuivre le
chemin quand notre volonté s’émousse, ou quand
le doute s’installe.
Comme pour
tout, rien n’est facile, c’est une histoire de choix
personnel, une histoire de faim. La porte est là, à
vous de la pousser.
………….
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